Samedi 14 janvier 2017 : À M’en Donné faut bien ré-accrocher des dossards et le trail des Rois tombait à point nommé cette année. C’est vrai Villemur/Tarn ce n’est pas tout à fait la porte à côté pour nous les carcassonnais, mais j’avais déjà participé en 2015 à cette épreuve (lire ici pour ceux qui veulent) et puis entamant ma prépa pour les 100km de l’ultra-trail de Barcelone fin mars, ça me permettait de rentrer une bonne sortie de vélo le lendemain. J’avais proposé au groupe de venir et c’est avec une belle délégation que nous filons en direction de la Haute-Garonne en ce samedi après-midi. Dans les deux voitures il y a Emilien, Théo, Marsou, Marine, Arthur, Kent et Seb, bref une partie de la fine équipe !
Il ne va pas faire très chaud ce soir, la météo à prévu un timide 2°, si à cela on rajoute le vent il va falloir bien se couvrir. Je décide d’isoler les gambettes avec le corsaire de trail 3D-Flex et en haut l’incontournable veste thermique BLIZZARD. Me voilà paré ! Arrivé sur place, il y a foule, 633 inscrits précisément, et quand on connait la largeur de l’espace alloué au départ, bah tu te dis qu’il va falloir non seulement se placer mais aussi suivre les furieux qui vont partir à 20km/h.
Pour l’heure, c’est le temps des retrouvailles avec pas mal de potos, on croise Benoît et l’incontournable Team AFUM, Mylène, Rémy et son équipe de RunningMag, bref une bonne partie de la Runosphère d’Occitanie. Il est quelle heure au fait ? 18h30 … Feu !! Direction l’échauffement, le départ étant donné à 19h15, pas le temps de trop trainer. Pas simple de monter en température avec cette météo, les articulations craquent un peu sur les premières foulées, enfin petit à petit les muscles chauffent, en tout cas le minimum syndical. Il faut maintenant rester chaud et faire monter le cardio, pour cela prenez une pincée de montée de genoux, saupoudrez de quelques accélérations, mixez le tout avec quelques étirements dynamiques et voilà il vous semble être prêt à prendre le départ.
Les 633 lucioles sont sur la ligne, je me retrouve assez bien placé en deuxième ligne quand Bim après les 5, 4, 3, 2, 1 traditionnels le départ est donné. Alors pour le coup je ne me suis pas trompé, c’est parti plein gaz et ça joue des coudes à droite et à gauche, heureusement passé 400 mètres la route s’élargit, mais le tempo lui ne baisse pas. Juste avant l’entrée dans le stade le premier kilo est tombé et bien tombé même, 3’33… Bon on va se calmer parce que sinon les 13 autres kilomètres ça va être une vraie boucherie. Sur le stade c’est le moment où Emilien et Benoît me doublent et rejoignent devant moi la 30aine de coureurs présents comprenant aux avant-postes Mylène. Ce tour de stade, je m’en souvenais bien il y a deux ans et là, la même magie opère. Imaginez plus de 600 frontales entrant en file indienne et créant ainsi un fil lumineux continue, si l’on rajoute à ça les torches savamment disposée autour de la piste, cela créé une ambiance hors du temps. En quittant la piste, je vois que le flot de coureur à ne pas y être entré est bien long. Au détour d’une rue, me voilà sur les berges du Tarn, toujours un peu grasses, mais bien moins boueuses qu’il y a deux ans.
Le passage des lumières de la ville à l’obscurité est, sur les premiers mètres délicat, malgré la qualité de ma frontale, il me faut quelques secondes d’adaptation, si l’on rajoute à cela le passage du bitume à la terre argileuse, je passe une petite dizaine de secondes à retravailler mon allure, à chercher mes appuis, 2ème kil : 3’50. Mais c’est de courte durée car nous revoilà sur la route et sous le bel éclairage de Villemur, je traverse le pont et retombe sur la rive opposé, là encore le spectacle vaut le coup, car de l’autre côté le ballet des frontales est à son apogée, il doit y avoir encore plus de 500 coureurs sur l’autre berge. D’un coup je me fais déposer sur une petite descente, c’est Marsou qui déboule en mode débilou et file rejoindre la tête de la course. En remontant dans la ville les spectateurs sont présents tout le long du passage dans la vieille ville. Les passages successifs dans des escaliers me cassent bien le rythme et je sens parfois les quadri monter en température.
Marsou s’éloigne peu à peu. le 3ème kil est passé et nous sommes encore en train de slalomer dans la ville. Le tempo ne me permet pas trop de regarder le paysage, juste assez cependant pour me dire qu’il faudra que je revienne un jour sans trotter car la ville à l’air somptueuse. Un peu avant le 4ème kilomètre, ça y est nous voilà dans la pampa, enfin la campagne, je met la frontale en mode plein phare et m’enfonce dans les noirs sentiers, suivant et précédant une armée de lucioles. Tout à coup une respiration animale me fait sursauter, je me retourne pensant voir débouler un sanglier voir un phacochère, mais non rien de tel, même si le gabarit est très proche j’aperçois une chemise à fleur, c’est Seb qui revient à mon niveau, m’encourage et peu à peu prend le large. Le sol est bien boueux mais les Inov 8 tiennent leur rang et les appuis sont tops. Malgré tout je peine à grimper, je suis en manque de bosse c’est clair, mais là pourtant on est bien loin de l’Ultra Pirineu et ses 7000 de D+. En clair j’ai vraiment du boulot à la fois sur les côtes mais aussi sur les changements de tempo. Tant que je suis sur un parcours linéaire, le cardio et les guiboles ne peinent pas, même à de bonnes vitesses, en revanche les relances et les pentes longues ou pas, emballent mon cardio et chauffent mes quadris. Au moins je suis fixé sur mes carences, même si je m’en doutais un peu. Par contre bonne surprise, sur les faux plats montant j’arrive à remonter de ça de là quelques coureurs, tout n’est donc pas mauvais en côte. Du 7ème au 9ème le parcours est moins joueur et au final je ne m’en fâche pas car j’arrive maintenant à imprimer un bon rythme et je reprends les quelques places perdues tout à l’heure dans les sous bois. Mais après la piste vient le single jusqu’au dixième il va présenter une petite succession de bosses qui vont redonner de la cadence au cardio.
A ce moment là je crois que je manque un peu de confiance, car j’ai tendance malgré tout à en garder sous le pied, je pourrai passer sans soucis le coureur de devant, mais au lieu de ça je me cale derrière en mode confort. Heureusement quelques hectomètres plus loin deux concurrents nous doublent et je leur emboîte alors le pas. Dans la descente qui va suivre, un petit saut à droite, un autre à gauche, je bascule en mode cabri et abandonne mes deux copains des 300 derniers mètres. Dévalant un petit talus je frôle la correctionnelle et reprend alors une allure plus adaptée histoire de ne pas me faire un tout droit dans un virage et d’aller gouter la végétation Villemuroise. Plus que 2 kilomètres à parcourir, le tracé revient alors sur les berges du Tarn et se fait moins rieur, encore que … De ça et de là une petite bosse ou quelques marches viennent émailler le parcours. Et v’là-t’y pas que les lumières de la ville apparaissent. C’est plat, c’est droit, il reste un peu moins de deux kilomètres feu ! Progressivement je me remets en mode Pac Man et reprend quelques places. Arrivé dans la ville le public est toujours là et à toujours autant de ferveur. C’est top d’ailleurs car ils ont bravé le froid pendant une heure en restant statiques, j’en profite donc pour leur tirer mon chapeau à eux tout comme aux bénévoles d’ailleurs qui ont toujours eu un mot lors des passages des coureurs. Mais reprenons… Je suis donc en mode j’allonge la foulée et je mets du rythme quand, hop là un escalier on redescend sur les berges, et l’escalier quand tu l’as descendu bah t’en remonte un autre un peu plus loin forcément et celui-ci me fait chauffer la carcasse. Là j’aperçois le pont suspendu que l’on doit prendre pour rallier l’arrivée, je me dis ça sent bon l’écurie, mais, taquins qu’ils sont, les organisateurs ont prévu un petit détour agrémenté d’un autre passage d’escalier avec des marches bien étroites.
Ce coup-ci c’est pour de bon, j’amorce la traversée du pont, là c’est plat et tout droit, je remets les gaz et après une hésitation de trajectoire dans le parc bordant l’arrivée, l’arche se profile et suspens… Ben non pas suspens, je n’ai pas fait les 14km pour ne pas passer sous l’arche… Donc BIM ! Je franchis la ligne d’arrivée. Bilan une 58ème place en 1h12′ donc satisfait, petit point négatif il m’en reste sous le pied mais je pense que c’est un peu lié aux derniers ultras effectués, le cerveau doit conserver un certain mode de gestion. Cela dit c’est que du positif et puis la chaude ambiance qui règne dans la salle va vite faire oublier ce petit point. Côté groupe ça a donné quoi ? Emilien : 13ème, Seb : 28ème, Marcelin : 33ème, Théo : 120ème (2ème junior), Arthur : 237ème, Marine et Kent : 410ème, juste impeccable ! Coup de chapeau à Mylène qui remporte la course chez les femmes mais surtout prend la 12ème place au scratch !
Place maintenant à la récup et comme après chaque aventure c’est à table, autour de charcuterie et pour le coup au son de l’orchestre, qu’elle se fait. Une bien belle course donc, et une belle journée qui se conclut, avec des résultats et surtout de la bonne humeur et une belle ambiance. La prochaine ce sera dans 15 jours sur la Ronde Givrée à Castres en relais, sur un parcours de 15km pour ma part. L’année commence donc sous les meilleurs auspices concernant les gros objectifs à venir. Et puisqu’il est encore temps, à tous ceux que je n’ai pas eu l’occasion de croiser depuis le premier janvier, je vous souhaite une belle et heureuse année 2017 !
To be Continued …
Crédit photos AFUM Team et RunningMag
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