Jeudi 13 octobre 2016 : 17h et des brouettes me voilà dans la cité médiévale de Carcassonne, je rejoins Marsou et sa petite famille dans un café en bordure du château comtal, dans quelques minutes il va tenter de prendre sa revanche en s’élançant pour la deuxième fois sur les sentiers du Grand Raid Cathares (voir édition 2015), 177km à parcourir avec des conditions météo qui s’annoncent des plus compliqués. Très vite les autres membres du groupes nous rejoignent, le temps de donner quelques dernières consignes à Marsou, notamment sur la vitesse à prendre, ou plutôt à ne pas prendre, au départ et le voici qu’il s’engouffre dans la cour du château comtal… Nous descendons alors un peu après le pont levis pour le voir s’élancer au milieu des 150 autres participants. J’essaie alors de dégainer le téléphone pour prendre une photo, mais le temps de les voir arriver, de crier et hop trop tard raté, bah pas grave, on fera cette belle photo avec Emilien qui marquera le départ d’un très long weekend pour tout le groupe. Marsou est parti, le weekend va être chargé… Mais pas le temps de trainer car je dois aller au stade faire la séance du jeudi. Certes le groupe est clairsemé ce soir, mais normal ! Marsou, vient de partir sur le 177, demain c’est au tour de Philippe de s’élancer sur le 100 et samedi il y aura Marjo, Marine, Alima et Emilien sur le 40. Si je rajoute Bruno, notre canicrosseur ardéchois, qui sera également présent sur le 40, il va y avoir de quoi faire. Mais pour l’instant c’est stade !
19h45 séance de VMA faite, je file récupérer Romain et go… Nous filons direction Clermont-sur-Lauquet au kilomètre 30, lieu du 3ème ravito à partir du quel nous devons suivre Marsou pour tout le reste du périple. Pour le moment le temps est relativement sec, le département a beau être en alerte orange pluie et inondation, pour l’instant force est de constater que le phénomène Cévenol est à la bourre et c’est tant mieux. Si Marsou n’est pas parti trop vite nous devrions le voir sur Clermont, mais le timing est serré. Nous essayons de joindre Elodie, sans succès, elle ne capte pas. Arrivé là bas, pas de Marsou… Il est passé, Pas grave Jérem, Seb (ses deux frères) et son père étaient là avec Elodie, donc parfait. Nous nous dirigeons donc vers Arques au 47ème kilo pour entamer l’assistance.
Et voilà le Grand Raid démarre vraiment maintenant pour nous, et comme tout bon récit, bah ça commence par un petit repas… Nous avons retrouvé Jérem, Seb et le Papa de Marsou, qui nous donnent des nouvelles du dernier pointage à Clermont. Marsou est passé dans le top 5 et il avait eu quelques ennuis gastriques. Pour conjurer le sort nous nous attaquons au jambon et au saucisson histoire aussi de meubler l’attente. Une fois le repas plié nous prenons alors la direction de la cour du superbe donjon d’Arques et l’attente commence. La météo jusque là clémente commence à s’humidifier, et enfin vers les 22h30 la pluie, tant annoncée, fait son entrée et de belle manière. Heureusement des tentes disséminées dans la cour nous permettent de nous abriter tout en scrutant la colline d’en face afin de surveiller l’arrivée de frontales. Mis à part des bénévoles, il y a encore peu d’accompagnants, seules sont présentes les épouses de Mathieu et de Wilfried avec qui nous commençons à discuter et avec qui nous allons partager la suite de l’aventure. Par moment il nous semble voir une frontale transpercer l’obscurité, mais fausse alerte ce sont des phares, et puis un peu avant 23h une frontale… Et c’est Mathieu qui transperce l’obscurité en premier, il repartira à 23h05… Toujours pas de Marsou, la pluie redouble alors et nous voyons vers 23h15 deux frontales arriver ensemble, ce sont Marsou et Wilfried ! Ils sont trempés (le contraire aurait été étonnant, encore que pour l’anecdote, mais on va sortir de la parenthèse pour le raconter sinon on ne va plus rien capter), je disais donc pour l’anecdote, un coureur, enfin un guignol plutôt s’est présenté à Arques 1h30 avant les premiers, il n’avait badgé nulle part avant et sur ce ravito et les 2 suivants, car après il a quand même stoppé, il était sec et propre comme un sou neuf… Mais revenons à nos moutons ou plutôt à Marsou et à Wilfried dont nous faisons la connaissance sur ce ravito.
La pluie ne les a pas épargné, compte tenu des prévisions, nous avions prévu large sur le change, c’est donc de pieds en cap, comme on dit, que Marsou se change, de leur côté Seb et Jérem mettent les affaires à sécher, on a beau avoir prévu, on ne sait jamais. Marsou est nickel, les troubles gastriques se sont envolés, ou plutôt dispersés, et en Wilfried il semble avoir trouvé un allié pour faire face à la rudesse des conditions. Quinze minutes plus tard voilà le binôme parti, dans le noir et sous la pluie, prochain lieu de rendez-vous à Fourtou, 10km et 500 de D+ plus loin. A noter qu’un coureur s’est très peu arrêté et est reparti avant eux, ils sont donc à la 3ème place ex-aequo. D’Arques à Fourtou, la route n’est pas un long fleuve tranquille, j’embarque Romain et nous partons, en convoi de 3 voitures, l’épouse de Wilfried s’étant jointe à notre caravane sur les petites routes audoises. Et quand je dis petites, le mot n’est pas exagéré, par ailleurs la pluie pimente un peu plus le trajet, mais bon, on a le temps. La pluie cesse à notre arrivée et parsème dans les rues des escargots par millier. De notre côté nous pénétrons d’abord saluer les bénévoles rassemblés dans la mairie et quand Mathieu entre en scène, nous décidons de remonter un peu le chemin à la rencontre du duo. Peu à peu nous remontons les rues étroites de ce charmant village, puis nous allumons nos frontales une fois sortis de ce dernier.
Nous patientons, mais pas longtemps car seulement 15′ après le passage de Mathieu, voilà nos deux comparses, toujours ensemble, qui se pointent. Nous partageons alors quelques foulées, Romain a un peu de mal à se caler (non je rigole !), et les laissons pénétrer dans la mairie. Ils vont bien, je discute avec Marsou, pas de bobo, il est lucide à 200%, une petite soupe chaude, changement de gourdes, il est minuit quasi et demi quand nous les accompagnons sur quelques foulées à l’orée du village, les laissant ainsi s’enfoncer dans la nuit, dans la nuit noire, dans la nuit noire et obscure, obscure et sombre… Bon ça va on a compris ! Au fait, ils sont toujours 3ème et à ce moment là pas de pluie, c’est moindre mal. Ils ont pris la direction du château de Peyrepertuse, 22km et 1000 de D+ plus loin, mais nous allons pouvoir les voir passer en deux endroits avant. Nous nous dirigeons donc vers les voitures, j’aide Romain qui 3 semaines après ses 100km de Millau a encore du mal à grimper (non je déconne !) et hop, après une quinzaine de bornes nous stoppons en haut d’un col. Là on se tient à l’abri dans les voitures car le vent s’est renforcé et on se prend une ou deux ondées dans le cornet. On en profite pour se restaurer un peu (chips and cahuètes) quand une frontale apparait, c’est Mathieu qui tient toujours et très bien la tête de la course. De là où nous sommes positionnés nous voyons assez loin.
Une dizaine de minutes plus tard, avec quelques fourmis dans les jambes, j’orne Zazaw de son collier lumineux, histoire de ne pas la perdre, et nous allons à leur rencontre. Au bout d’une centaine de mètres voilà une frontale, mais c’est un autre concurrent, le second, il a d’abord peur de Zazaw, bon en même temps je le comprend, voir débouler un toutou dans la nuit avec un collier lumineux au milieu de rien ça peut être un poil flippant, même si c’est ma belette. Une poignée de minutes plus tard les voilà qui arrivent, toujours frais, toujours à deux et ils s’éloignent à nouveau sous nos encouragements. Romain et moi allons alors en direction de Rouffiac, lieu de passage également, alors que les Marsou’s brother et l’épouse de Wilfried prennent la route du château. Sur le chemin nous croisons d’abord deux sangliers, puis 5, bref il faut faire preuve de vigilance. La pluie semble encore nous épargner. Nous nous posons sur le tracé dans le village et hop y a plus qu’à attendre. Romain essaie de se distraire en balançant des perlouses dans la voiture (non je plaisante !). Voilà Mathieu qui passe, nous l’encourageons, il est tout surpris de voir du monde à 3h du mat dans les rues de Rouffiac, mais il semble content de croiser 2 hurluberlus, nous marchons alors un peu, enfin pas mal même dans un sens dans l’autre histoire de ne pas stagner dans la voiture. Zawa est ravie de la balade en tout cas. Environ 20 minutes plus tard les voilà, et pas de deuxième, enfin ce sont eux les deuxièmes maintenant, ils l’ont semble t’il lâché dans une descente. Quelques encouragements et les voilà qui se lancent dans l’ascension du château de Peyrepertuse.
Et cette grimpette elle est solide, il y a là un gros dénivelé sur un peu plus de 3km. De notre côté nous filons vers le château. Alors si la pluie nous avait laissé tranquille jusque là, elle arrive, et puis bien gaillarde avec ça, il ne manque plus que Noé et son arche pour être sur d’être en plein déluge. Pour rajouter un peu plus de piment voilà que le brouillard arrive et s’intensifie au fil de notre montée vers le château. La combinaison des deux est telle que nous manquons à 2 reprises la sortie de route. Sans mentir Gilbert Montagné aurait mieux conduit que moi sur cette portion tant il aurait pu faire usage de sa canne blanche (je blague hein !). Après quelques suées nous voici enfin au parking du château et juste avant de nous garer nous apercevons Mathieu qui file, il n’a pas trainé ! Nous retrouvons alors notre caravane assistance et environ 25 minutes après voilà nos duettistes. Ils sont rincés ! Et encore je minimise. 77ème kil ça se complique donc un peu. Le moral n’est certes pas entamé mais les organismes ont souffert durant cette ascension. La pluie, le brouillard et le vent ont grignotés un peu les guiboles. Marcelin procède à un changement complet de vêtements, sauf le slip (comme on peut l’entendre sur la vidéo). L’an dernier sur ce ravito il y avait un chiropracteur qui avait fait des miracles sur ses adducteurs. Ainsi cette année en prévention Marsou file entre ses mains, du coup Wilfried en fait de même. Ils vont certes perdre une 15aine de minutes, ce qui permettra à leur poursuivant de les doubler, mais c’est frais comme des gardons qu’ils ressortent de là… Et des gardons en plus ça sait nager ! Non parce que même si la pluie s’est bien calmée, le sol n’en demeure pas moins trempé. Et puis pour ce qui est de la pluie elle va revenir à maintes et maintes reprises. Les voilà donc en route pour Cubières, non loin des gorges de Galamus pour les initiés, à 11km de là. De notre côté la descente du château sera là encore une épreuve, et en plus du brouillard et de la pluie, j’ai Romain dans la voiture qui manque de recrépir l’habitacle à chaque virage (je joke bien sur !).
Une fois en bas, la route vers Cubières se fait sans encombre. Mieux que l’an dernier, le ravito est proche de la route cette année et nous n’avons aucune peine à le trouver. Nous nous garons et descendons saluer tout le monde et peu de temps après Mathieu fait son entrée. Il a fait le trou et dispose d’un matelas de 50 grosses minutes d’avance maintenant, il gère très bien sa course, même s’il reste encore un gros bout de chemin, tout juste la moitié. Christian (le second) fait son entrée et 10 minutes plus tard voilà Wilfried, pas de Marsou à l’horizon, il a eu un coup de mou et n’a pu suivre Wilfried. C’est environ 10 minutes plus tard qu’il arrive trempe comme une soupe et le moral un peu entamé. Heureusement les gens de Cubières ont dans leur coeur le soleil qu’il ne fait pas dehors à ce moment là et tout le monde encourage chaleureusement l’enfant du pays. Il procède également à un changement de sous-couche, s’alimente en chaud … Bref il faut emmagasiner au max de la chaleur car maintenant c’est le grand saut ! Le prochain ravito est à 25km et au milieu se dresse Bugarach … La grimpette va culminer à 1200 mètres d’altitude qu’il va falloir franchir sous la pluie, avec la fatigue, dans le noir et au milieu du brouillard… Hostile la nature ! Après quelques conseils et sous nos encouragements Marsou repart en 4ème position. Il est 6h20, le temps pour nous de se poser au col du Linas pour le voir passer dans, si tout va bien, 2h30. Nous allons pouvoir nous reposer un peu.
Une fois garé, l’opération duvet est lancée… Très rapidement j’arrive à somnoler, mais au bout d’une trentaine de minutes, le déluge. Alors certes le bruit sur la tôle, infernal qu’il était, m’empêche de me poser, mais surtout j’imagine Marsou et ses comparses en haut du pic dans ces conditions. Partant de là, impossible de fermer l’oeil. Le jour peu à peu pointe le bout de son nez, la pluie petit à petit vient à cesser. Mathieu passe alors, encore une bonne heure à attendre si tout va bien, mais au bout de 30 minutes, la pluie ayant quasiment cessée je ne puis m’empêcher de remonter la piste à contre sens. Les chaussures pèsent 10kg chacune tant la gadoue est présente, seule Zawa est heureuse de batifoler dans les flaques. Je n’arrive plus à me souvenir de l’heure à laquelle est passé Mathieu et du coup je trouve le temps long et m’inquiète un peu. Mais d’un coup surgit Wilfried, il nous décrit l’apocalypse vécue un peu plus haut. Entre temps Romain et le Papa de Marsou m’ont rejoint et c’est ensemble que nous voyons débouler notre poulain à la 3ème place donc et le pire c’est qu’il a meilleure mine qu’en partant de Cubières, va comprendre ! Il nous décrit la même chose que Wilfried et file en direction de Sougraigne. Là bas il y a ma cousine présente sur ce ravito, l’occasion de voir de la famille que je ne vois pas souvent. Lorsque nous arrivons, Mathieu repart, puis une cinquantaine de minutes après c’est au tour de Wilfried suivit à 3 minutes par Marsou. Il est temps de changer au max les affaires trempées qu’elles sont par cette fin de nuit dantesque. Il y a également quelques ampoules à sécher, le passage au stand lui fait du bien. Et puis au delà de tout ceci, voilà le duo reconstitué, Wilfried et Marsou décollent ensemble en direction d’Arques qui se situe 9km plus loin.
Nous reprenons la route et arrivé sur place retrouvons Patrice qui est mobilisé pour la journée au pied du donjon avec d’autres pompiers.
Comme prévu il a apporté du pâté et de la saucisse, je dégaine alors la bouteille de rouge et, avec Romain et lui, nous savourons ce petit dej champêtre qui glisse à merveille. Mathieu vient de passer et comme si maintenant les classements étaient figés, Wilfried et Marsou arrivent 50′ après. Ils vont bien et sentent que le plus dur est fait, mais attention il reste quand même 50 bornes à parcourir et l’an dernier c’est sur cette portion que le genoux de Marsou avait cédé. Au ravito on plaisante, mais on tempère aussi les ardeurs, derrière le trou est fait et devant aussi. Dix minutes plus tard, une photo et hop les voilà repartis direction Villardebelle, 13km plus au nord. La météo se fait un peu moins capricieuse et même si par moment une averse tombe, ce n’est que de courte durée. Il est midi quand nous rejoignons les voitures et reprenons ainsi la route. Arrivés sur place, le papa de Marsou connaissant bien la municipalité, c’est un apéro qui nous tend les bras… Holà doucement sur le vin blanc, la route est longue encore, même pour nous. 13h15 Matthieu passe, nous décidons de partir un peu à la rencontre de Marsou histoire de se dégourdir les guiboles et seulement 29′ plus tard qui voilà … suspens … personne, par contre à peine une minute plus tard donc si vous faites le calcul 30′ après Mathieu, Marsou pointe le bout de son nez. Il est seul, Wilfried n’a, à ce moment là, pas pu le suivre car il semble qu’il ait accéléré. S’en suit une discussion compliquée, Marsou demande comment est Matthieu, je lui dit bien… Il voit que l’écart est passé de 50 à 30′ en 13km, je vois qu’il bien, mais aussi qu’il est euphorique, c’est pas top pour la suite ça, comme je le répète depuis le début, tu es mal ? ça ne durera pas, tu es bien ? ça ne durera pas non plus. Wilfried arrive peu de temps après le départ de Marsou, une quinzaine de minutes après son arrivée si ma mémoire est bonne, c’est bien Marsou qui a accéléré, il a envie de jouer les Pac-Man et d’aller croquer Mathieu je pense maintenant. Je suis très inquiet car il reste un gros marathon à courir et que tout peut se passer surtout en cas de surchauffe. Nous attendons le départ de Wilfried histoire de conserver notre convoi avec son épouse et Go direction Gréfeil, lieu de l’abandon de Marsou l’an dernier.
14h24, Mathieu fait son entrée et ne traine pas trop, il est toujours très frais. 14h51 c’est au tour de Marsou, il a encore grignoté quelques minutes, mais je sais que Mathieu est en gestion devant, en gros il se refait la cerise pour balancer ses dernières forces sur la fin. Marsou, même s’il ne le dit pas ouvertement, s’est mis dans la tête d’aller le chercher, ça fait trop longtemps que l’on se connait pour que je ne vois pas ce qu’il cogite. Mais bon c’est un cailloux, alors bien sur ça fait sa force, mais dans ce cas là ça peut compliquer les choses… Bref il repart sous mes conseils mais je l’entends penser, « je vais aller me le chercher ! ». 15h11, voilà Wilfried, il est bien lui aussi, et ils ont passé tellement de temps ensemble avec Marsou que je trouve même un peu dommage à ce moment là qu’ils soient séparés, mais ainsi va la course et elle n’est pas terminée encore, il reste une trentaine de bornes. Après le départ de Wilfried nous prenons la route vers Villefloure. Ce sera le dernier ravito avant Carca, en tout les cas accessible pour nous. Il restera alors 15 bornes. A Villefloure, je commence vraiment à stresser, heureusement sur place nous rencontrons Laurent de l’Indep qui nous demande un petit récit de course, puis des nouvelles de l’athlé et du coup je suis moins figé vers la colline d’en face d’où ils sont censés arriver. 16h20 arrivé de Mathieu, toujours lucide, calme et frais, il aura fait la course parfaite et ce sera parfaitement acclimaté au terrain et aux conditions pourries. 17h11 voilà Marsou, son premier geste est d’aller voir la console chrono, il a du se la donner sur cette portion car la fatigue est maintenant visible sur son visage, la démarche aussi est mois assurée et voyant qu’il a maintenant perdu une poignée de minutes et qu’il a du se la donner comme un goret, le moral prend un shoot. Il me parle de ses ampoules, de certaines douleurs. Il faut réagir et vite, je lui change les gourdes et feu, je lui dit qu’on s’en fout des douleurs, il reste 15 bornes alors go !!! Et il repart quelques minutes après son arrivée, prochaine étape Carcassonne pour le final. 17h35 voilà Wilfried qui m’a fait forte impression dans la dernière côte, il tenait un super tempo, une petite discussion avec lui et là aussi ça ne traine pas, il repart et nous aussi.
Tout le groupe d’entrainement est prévenu de la prochaine arrivée de Marsou à Carca et c’est en masse que tout le monde se pointe. 18h54 arrivée de Mathieu, il a super bien géré, bravo ! L’attente commence alors pour nous. 19h30 personne, 19h40, personne, 19h50 toujours rien, avec Kent, Emilien et Romain nous décidons d’aller voir en arrière, nous remontons vers la Cité, mais … Non de non on s’est planté de chemin, on redescend et croisons un bénévole, il nous dit que Marsou vient de passer… Après un sprint d’anthologie, nous le rejoignons à l’entrée du pont vieux. Il est là, cette 2ème place qui se profile sonne comme une victoire. Après 26h30 d’effort, voilà l’arche, tout le groupe, toute sa famille, des amis… Bref tout le monde donne de la voix, rien que d’y repenser j’en ai encore des frissons, pendant son interview après la ligne mes yeux s’embuent un peu histoire de déverser le trop plein d’émotion.
Bravo mec fallait se la sortir celle là… Et seulement 11 minutes après voilà Wilfried qui passe la ligne, nous étions dans la salle du Dôme et vite avec Romain nous venons lui donner l’accolade, bravo, et surtout content d’avoir rencontré un traileur de valeur. C’est en les laissant en mode j’ai fini maintenant je peux agoniser, mais aux mains de leur famille que je regagne mes pénates. Romain vient avaler un bout de pizza à la maison avant de reprendre la route (demain il bosse). Il est minuit et dans 5 heures le réveil va sonner… Et oui tout à l’heure j’ouvre les 20 premiers kilos du 40km en mode vérif balisage et ensuite je vais pouvoir encourager les athlètes du groupe et les potos. 5 heures… Bim non de non ça pique, je me caféïnise, m’habille et trace direction Carca, Je retrouve David avec qui nous allons ouvrir ces 20 kils et feu nous voilà partis dans la nuit à 7 heures du mat en mode ouvreur à la lueur de nos frontales. Il a tellement plu ces derniers jours que le terrain est boueux à souhait, certaines bosses nous font même reculer par moment, on imagine alors ceux qui vont passer à la fin car ils seront 450 à prendre le départ dans 2 heures. Nous assistons à un magnifique levé de soleil sur les massifs alentours, c’est somptueux, le beau temps est de retour, mais il n’aura pas le temps de sécher tout ça avant leur départ. Au bout de 15 km mon genoux refait des siennes pas glop ça, mon Ultra Pirineu se rappelle à moi. Et nous voilà à Molières… David file contrôler la suite (au final il fera les 40km) et de mon côté je n’ai plus qu’à attendre. Je papote avec les bénévoles dans ce superbe village, si vous ne connaissez pas allez à Molières c’est magnifique et à 10h40 Bim les premiers coureurs arrivent ! Ils n’ont pas trainé, mais alors pas du tout. Deux coureurs sont détachés et parmi eux ah ah il y a Romain (le frère d’Emilien) et il a l’air en pleine bourre super !
Une quinzaine de coureurs passent dont Christophe et Stéphane, et puis voilà Alima, je ramasse en 2 secondes mes affaires et cours à ses côtés, elle est en canne, première féminine bien sur et me raconte qu’elle s’est éclatée sur la première partie, parfait ça ! Je la laisse filer vers une victoire quasi assurée. En effet je m’arrête alors, prend quelques potos en photos, encourage tout le monde, et vois la 2ème féminine se pointer plus de 15′ après. Deux minutes après c’est Marjo qui arrive et avec le sourire, là aussi je fais quelques hectomètres avec, tout pareil elle est fraîche et a passé les grosses difficultés, je la laisse repartir confiant. Je continue mon bonhomme de chemin et croise maintenant beaucoup de connaissances dont Gilles rencontré sur le Grand Raid de Camargue, on fait quelques mètres ensemble, lui aussi à une banane d’enfer, Go Gillou et hâte de te recroiser sur un chemin. Ensuite viennent Emilien et Marine qui fait là son premier 40km et en plus en duo avec Emilien, ça c’est du handicap. Elle me surprend par sa facilité, elle a 25km dans les guiboles et elle trotte comme si elle en avait 5, chapeau bas Marine la machine ! et ensuite vient Bruno, notre canicrosseur a qui je fais passer un test sur cette distance, il en chie, mais je lis sa détermination dans ses yeux, nous rejoignons ensemble le ravito de Villefloure où attendent Isa et Théo, et à son départ il ne fait aucun doute qu’il va réussir à franchir la ligne 16km plus loin, bien joué Bruno !
Et d’ailleurs, bien joué tout le monde… Bilan la course est remportée par Romain et côté groupe, Alima gagne chez les féminines et fait 14ème au scratch (excusez du peu), Marjo prend la 5ème place chez les féminines, Marine et Emilien font 2ème duo mixte et Bruno ralie l’arrivée en moins de 7h … Bref c’est ce que j’appelle un carton plein, ou un grand chelem ! Bravo à tous. Je n’oublie pas Philippe qui sur le 100km en a conclu en un peu plus de 17h dans des conditions titanesques en prenant une très belle 41ème place ! Bim ça c’est fait aussi !! Pour ce qui est du reste, podiums, binouzes et burgers, bref je laisse votre imagination faire le reste. Tout ce que je peux dire c’est que j’ai bien apprécier la nuit réparatrice qui a suivi…
Et comme le veut la formule :
To Be Continued …
P.S : Si vous savez qui est le mec mystérieux entre Zawa et Isa sur la photo en dessous faites moi signe !
Comments are closed