aDimanche 15 mai 2015 : heure locale 4h30, heure ressentie environ comme si j’avais fait une quasi nuit blanche, bah tant pis c’est pour se faire plaisir et filer à Cucugnan pour parcourir les 21,8km et gravir les 1300 de D+ qui vont avec. 6 heures j’embarque Gilles, Arthur et Fabrice et c’est sous la pluie que le périple débute. Bon en voiture rien de grave, et puis arrivé sur place couvert, un peu frais, très venté, mais pas une goutte, parfait ! Et donc après une heure et demi de route rendue particulièrement pénible par Arthur nous voici dans la place. Pour ma part il s’agit là de ma troisième participation à ce trail et là, bien qu’en prépa du Grand Raid de Camargue, j’avais envie de revoir ces superbes paysages avec des reliefs taillés à la hache et ces citadelles vertigineuses… Et puis quoiqu’il en soit en le prenant cool ça fera toujours du volume, par ailleurs dans 15 jours je participe également aux championnat de France de Montagne, donc l’exercice sera payant.

bHistoire de ne pas être influencé et un peu m’isoler je décide de visser les écouteurs aux oreilles, les mains seront quand à elles équipées de bâtons et pour le reste ce sera le short de trail 3D-FLEX pour le bas, et pour le haut le Tee-Shirt 3D-FLEX SPRINT. Prudent, quand même, je glisse la veste imperméable STORM dans le camel… On ne sait jamais ! Nous affinons les préparatifs, et quand l’heure vient à approcher nous nous dirigeons vers la ligne de départ, c’est mieux d’ailleurs. Et sur la ligne il y a du monde, 420 partants au total, et nous voilà relégués en queue de peloton avec au moins 300 personnes devant, les premiers singles risquent de se faire en mode « Tout le monde s’éclate – à la queue leu leu – Tout le monde se marre – à la queue leu leu – Tout le monde chante – à la queue leu leu – Tout le monde danse – à la queue leu leu » (Désolé). Dernière recommandation à Arthur qui, encore convalescent, va faire une séance de côte, et nous voici Gilles, Fabrice et moi pris dans le flux du départ, emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne… Bref on est parti !

cucugnanPas simple de se faire une place dans les ruelles de Cucugnan, d’ailleurs je ne cherche même pas à passer, j’ai dit trail à la cool, je déroule ! Bon celà dit quand je vois que devant ça traine vraiment trop et que je peux faire la bordure je ne m’en prive pas, en essayant toutefois de n’embrocher personnes avec mes bâtons préhistoriques. On voit que le peloton a du mal à s’étirer même si devant ça à l’air d’être parti assez fort derrière la plupart appréhendent pas mal ce trail. Il est vrai que si t’as un peu lu le parcours quand tu lèves la tête tu aperçois le château de Quéribus qui te domine, tu sais que tu as 6km pour y arriver, donc tu te doutes que ça va te piquer, sachant qu’après la suite n’est pas une sinécure !

cSur la première partie de l’ascension je me vois contraint de passer au milieu des buissons à quelques reprises, puis sur 500 mètres nous empruntons une piste j’en profite pour enclencher la seconde et me caler au chaud derrière un petit groupe qui a un tempo ayant l’air de convenir à mes objectifs du jour. Durant cette partie, je me surprend, j’ai l’impression (bien aidé que je suis par la musique et les bâtons) de faire une ascension rapide et de ne pas souffrir. Moi qui en ce moment me tape du dénivelé au bord du canal du midi je m’attendais à devoir adopter un train de bisounours mais non ça passe tranquille. Bon je ne dis pas que je ne transpire pas, mais côté puls et côté souffle j’ai rarement connu ça, enfin pas sur des pentes à plus de 15%. Bon ben on ne va pas se plaindre d’autant que bon an mal an le château se rapproche. 40′ que nous sommes partis et me voilà au parking situé au pied de Quéribus, plus que le chemin touristique à prendre sur quelques centaines de mètres et Quéribus me voici ! Et là … Surprise, lors des deux précédentes éditions nous avions contourné le château. Cette année, « bonus », c’est une montée et une descente via le Donjon qui nous plonge dans un autre univers. Malgré les écouteurs sur les oreilles il me semble percevoir des bouts de phrases : « Je peux quand même le dégommer à l’arbalète ? » ou encore « Faut lacher la poulette sinon c’est tout nu dans les orties !! » ah mais non ça c’était hier soir dans Kaamelott…

trail de QueribusEn sortant du château un grand coup d’oeil au paysage et zou… Direction la crête et ses 100km/h de vent. Bah oui ça souffle chez nous. Là je regarde juste où poser mes pieds, le sol est rocailleux et aussi tranchant que des crocs acérés, bref c’est juste le genre d’endroit où la nature te dis « bon regarde le panorama que je t’offre, mais maintenant laisse moi tranquille, casse toi où d’une rafale de vent je te fais goûter à ma caillasse », bon en général quand on te dis ça tu n’insistes pas, donc je n’ai pas insisté, je suis parti en direction de la descente. Ben oui parce que s’il y a une chose que je trouve bien quand tu montes, c’est la descente ! Mais là pour ce qui est du début, je mets un peu les watts et me retrouve coincé derrière un groupe d’une dizaine de concurrents qui semblent plus à l’aise quand ça monte. Un peu frustré, j’attend le bon moment et au passage dans un champs met un petit coup de boost, déboîte et là j’apprécie l’instant, je me fais un gros kil en solo sur les singles descendants… Un régal.

Me voici lors vers le 13ème, j’ai recollé un petit groupe et nous gravitons ensembles sur les singles des Corbières dans une bonne entente rythmique, encore une descente et ce sera l’arrivée à Padern. Dès que je sens que ça force un peu au niveau des guibolles je réduis légèrement le rythme, mais malgré ça je reste quand même collé à ce petit groupe. Pendant la descente sur Padern ma plante de pieds droite heurte un cailloux. Sans conséquence normalement, mais là ce léger choc réveille un petit hématome présent depuis une dizaine de jour et qui s’était mis en hibernation. Bon sur le moment c’est aigüe, mais pas non plus atroce, d’ailleurs elle s’est presque déjà estompée, seule demeure un peu l’appréhension de toucher à nouveau un cailloux. Et nous voilà à Padern. Padern, Commune des Corbières située au pied du mont Tauch sur le Verdouble et sur le terroir Corbières, ses habitants sont appelés les Padernais, voilà pour la séquence culturelle, reprenons, ah ben voilà je me suis perdu et là il faudrait vraiment mettre un point à cette phrase parce que bientôt elle ne va plus vouloir rien dire. <= ouf le voilà le point... Après sinon c'est sympa Padern, et joli là aussi son château, mais après un léger passage au ravito, Go c'est la dernière ligne droite. Enfin d'abord 2,5km de plat qui me permettent de dérouler un peu les jambettes en prenant un petit tempo qui va bien malgré le vent de face et la chaleur. Et oui il fait chaud à Padern... Qu'on se le dise !

 

fIl est temps d’aborder les dernières difficultés. A ce moment là je prend un petit coup de chaud, l’air ne circule pas trop à cet endroit bien abrité du vent et pour ainsi dire ça cogne, je me vois contraint de réduire la cadence pour ne pas me cramer, ben oui mercredi y a quand même 42 bornes à faire avec Marsou en prépa du Grand Raid faut en garder un peu ! Soudain sur une petite descente je re-percute pil’poil sur mon petit hématome une pierre, la douleur ce coup-ci m’envoie une bonne décharge électrique et je ne peux profiter d’un superbe single descendant en sous bois car l’appui droit est douloureux. Bon pas grave suffit juste de faire gaffe. Devant moi le dernier mur, 700 mètres à 20%. Lors des éditions précédentes j’avais attrapé les crampes de la mort qui tuent sur cette partie, mais là nickel bâtons à la main, regard vissé au sol, c’est l’ascension en mode autiste qui passe comme une lettre à la poste (même mieux parce que bon le courrier c’est pas toujours ça). Une dernière descente un peu délicate pour mon pied car caillouteuse et hop je vois le public, l’arche, Arthur et Gilles, qui fait les derniers mètres avec moi en m’annonçant sa superbe 16ème place et bim ! Arrivé. Pas une crampe, pas de toxines, de belles images pleins la tête, juste le pied droit qui me fait souffrir. Direction la voiture pour enfiler les tongs de compet ! Ouf ça va mieux, rajouté à ça une bonne ré-hydratation houblonnée, just perfect ! J’ai moins bobo !

Et là place ??? Bah au final extrêmement agréablement surpris puisque me voilà 76ème/420 en 2h56 et coté groupe Gilles est donc 16ème et Fabrice 122ème, nickel ! Du coup après binouzes et super repas dans une ambiance Cucugnanesque : La journée parfaite ! Place à la suite de la prépa du Grand Raid, avec une parenthèse en montagne dans 15 jours !

To Be Continued …

Merci à Yvan Arnaud (www.phototrail.fr) pour la plupart de ces clichés.

final

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