Dimanche 17 avril 4h30 du matin : Heure ressentie bah 3h30 du matin… Il y a quand même dès fois où tu te demandes ce qui ne va pas bien chez toi et puis 30 secondes après c’est oublié, et là pour l’heure c’est direction Quillan et son trail de 28km et 1500 D+. Celà fait 3 ans que j’ai envie de le faire ce trial mais à chaque fois l’agenda ne le permettait pas. Aussi cette année quand j’ai vu que la case était libre, feu j’ai lancé mon inscription et me voilà. Alors il est vrai que dans l’optique de la prépa du Grand Raid de Camargue c’est loin d’être la course optimale ne serait ce que par la différence de dénivelé, du coup ce sera en mode cool sur les côtes, bâtons à la main et puis surtout en mode je me fais plaisir aux mirettes et remonte un peu en enfance.
En effet, Quillan c’est la ville où habitaient mes Grands parents et où, du fait, étant enfant j’ai passé pas mal de temps et conserve beaucoup de bons souvenir. Ce trail c’est donc un peu une Madeleine de Proust, je sais que certaines vues, certains lieux ne manqueront pas de faire remonter certains souvenirs. Pour l’heure, il est quelle heure déjà ? 6h30, ah oui quand même, mais bon je suis déjà sur place (ça passe plus vite sur le Net qu’en voiture). Le dossard retiré, un petit coup de main à Béber qui monte le stand Top Chrono 11 et c’est l’heure du choix de la tenue. La température est douce, le ciel couvert mais la pluie ne semble pas être de la partie ce sera donc le short de trail 3D-FLEX pour le bas, et pour le haut le Tee-Shirt 3D-FLEX SPRINT. Prudent, quand même, je glisse la veste imperméable STORM dans le camel… On ne sait jamais !
Un coup de fil à Isa qui arrivera plus tard pour disputer le 14km, un petit échauffement, le temps surtout de retrouver des potos comme Seb, ou encore Benoît et Céline de la Team AFUM (Au passage merci à Géry pour certaines photos qui émaillent ce CR) et il faut aller se placer dans le sas de départ… Il est 7h30, zéro pression, la seule chose qui pourrait me faire stresser ce sont les 1500 de D+ étant donné que mis à part les écluses du canal du midi je ne vois que peu de bosses, mais même pas, je sais que je ne vais pas me faire embarquer par les premiers… Mode cool activé ! Et bim c’est parti ! Et pour la première fois ce sera écouteurs aux oreilles… J’ai juste envie pour une fois d’être dans une petite bulle et de savourer. Devant les fauves sont lâchés, et au bénéfice des 500 premiers mètres de plat, le peloton s’étire inexorablement. Maintenant c’est du faux plat montant pendant 2km, avec parfois un petit coup de cul de ci de là, j’aime bien ces partis là, j’arrive à conserver mon tempo du plat sans forcer, ce qui n’empêche pas bon nombre de traileurs et de traileuses de me doubler.
Les choses sérieuses arrivent après 2,5km de course, bon j’avais reconnu le parcours donc j’étais prévenu, il y a maintenant 600m de D+ à passer sur 5km, je verrouille mes bâtons, et hop c’est parti pour la grimpette. Petit à petit nous nous élevons au-dessus de Quillan et je ne peux m’empêcher de chercher du regard la maison de mes grands parents, mais l’angle ne me permet pas de la trouver du regard. Je visse alors le tête vers le sol (pas trop quand même parce que compte tenu fort pourcentage de la pente je manquerai de me raper le nez au sol… oh je n’exagère pas ! Bon un peu, mais quand même certains passages sont bien raides, il serait temps de fermer la parenthèse d’ailleurs… Et hop), je disais donc la tête vissée au sol je prend un tempo de croisière et sans me mettre dans le rouge, ni dans l’orange même, je grimpe. Alors bien sur très régulièrement je me fait doubler, mais je sais que si je m’amuse à suivre je vais exploser en plein vol ce qui n’est pas le but du tout et surtout foirer mon test.
Après pas mal de passages en sous bois, souvent cerné par la brume, voici que voilà le Pech Tignous à 1100 mètres, point culminant du trail, il va y avoir un peu de descente jusqu’à Coudons et je compte bien en profiter, j’enfile mon habit de descendeur (il est virtuel je vous rassure), commute le cerveau en Off et Youhou c’est parti à près de 15km/h je dévale les 800 mètres de single en sous bois, un régal ! Rapide passage au ravito et hop on repart pour de la montée, bien linéaire cette fois sur de la piste, parfait ! Je visse les bâtons aux poignets, et me cale sur un bon rythme de marche c’est parti pour 2km … Et ces 2 km musique faisant et pensées virevoltantes, je ne les vois absolument pas passer. Tant et si bien qu’arrivé au 11ème j’ai toujours mes bâtons scotchés et qu’un belle descente bien technique se présente. Je n’ai pas dépensé de jus et je me dis que je vais me faire un petit plaisir, bâtons détachés, tout à l’air ok … Fuego !!! je bascule en mode cabri et remonte sur les 2,5km de cette descente une bonne 20aine de concurrents, même si je sais que ça n’a aucune importance ça fait toujours plaisir. Et du plaisir j’en prend, c’est un super terrain de jeu qui s’ouvre à moi et je ne me prive pas de jouer dessus.
Je me suis tellement régalé dans cette descente que je ne me suis pas tout à fait tenu à mes objectifs, en effet les quadris tapent un peu à l’entame de la montée vers le chalet de Carach, mais un peu de marche me fait vite reprendre le dessus. Et puis me voici devant le chalet, il y a 30 ans je montais là en balade avec ma Tante ou mes Grands Parents, il n’a pas bougé et pas mal de flashs reviennent et l’émotion monte un peu. « Au début, tu as toujours l’image devant les yeux mais elle s’éloigne petit à petit. Puis un matin, tu te réveilles, tu vois ta vie devant toi. Puis il y a cette image en plein milieu. Et elle est belle dans le paysage. Ça s’appelle un souvenir… » Allez va on ne va pas coller le bourdon à tout le monde… On S’Casse !! Et puis dans les oreilles j’ai la BO de Rocky qui vient de commencer alors bon c’est peu propice aux épanchements … T’as pas mal … J’ai pas mal !!! T’as pas mal !! J’ai pas mal !!! Adrienneeee…. Et c’est reparti pour d’abord un peu de bosse, ça manquait tient, puis de la descente parfois technique, parfois roulante… Et du plat ? Bah du plat si t’en veux tu vas faire un Urban Trail et t’en auras !
Chemin faisant me voici au dessus des Gorges de la Pierre Lys. Alors comment dire, d’en bas, c’est impressionnant quand on y passe en voiture, on est cerné dans le lit de l’Aude par d’impressionnantes falaises, et si on m’avait dit qu’un jour je serai sur le toit de ces gorges je ne l’aurai pas cru. D’ailleurs au passage du Belvédère je ne peux m’empêcher de marquer un temps d’arrêt et de savourer la vue dégagée qui s’offre à moi, un délice. La descente est plus technique, enfin non pas vraiment, elle est surtout plus caillouteuse et les chevilles aillant tendance à partir je lève un peu le pied et décide ne pas envoyer du steak. Tout à coup au 18ème quelqu’un me tire les bâtons en arrière. C’est Céline qui m’a remonté et, qu’à cause des écouteurs, je n’ai pas entendu venir. Elle à l’air en canne malgré une chute dans la descente, d’ailleurs je me dis qu’elle a du mastiquer pour me reprendre à cet endroit. Car même si je ne suis pas très rapide, je n’enfile pas des perles non plus. Quelques mots et la voilà qui s’éloigne elle bouclera 6′ devant moi.
21km de parcourus et les cannes sont impec, je sais maintenant que ce tempo là je vais pouvoir l’utiliser sur des courses grands formats qui ne sauraient tarder à venir. Passage dans Belviannes et heureux de voir mon oncle et ma tante (qui nous attendent pour le repas d’ailleurs, faut pas trop trainer !) sur la place du village qui me lancent des encouragements. Hop, l’Aude traversée et me voici sur l’autre rive, une micro portion de plat me permet de reprendre des concurrents, j’en suis d’ailleurs le premier surpris et voici alors une succession de bosses et de mini-descentes qui nous amènent au dessus du château avec une vue plongeante sur Quillan.
Tout à coup j’aperçois Gilles… Qu’est ce qu’il fout là ??? Il devrait être bien devant… Bah il y est bien devant car maintenant c’est un peu le dernier sprint, il y a une bouce de 4km à faire qui passe en deux fois au même point, si vous êtes fort en math, il a 4km d’avance ! Elle est assez sélective cette boucle, il y a par moment de bons raidillons et la descente vers Quillan est courte et remplie de S. Mine de rien je commence à sentir mes quadris… Oh pas comme si j’avais fait un KV, non, mais il me tarde un peu d’arriver là pour le coup. Je redouble de vigilance sur cette portion descendante pour éviter quelques racines et Bim, c’est l’arrivée au château. Et juste derrière qui est ce qui surgit ? Isa qui en a terminé avec son 14 et qui vient finir les 800 derniers mètres avec moi. Je lui demande comment ça c’est passé et malgré un 400m qu’elle a effectué la veille sur la piste de Perpignan, elle a pris la deuxième place chez les filles sur sa course… C’est pas beau ça ? Ça me mets un coup de boost et du coup j’accélère sur ces 800 derniers mètres histoire qu’elle me raconte sa course au plus vite.
Et hop la ligne est passée en 3h39 et sincèrement comme une lettre à la poste, aucune douleur (ni même ce matin, les quadris peut être un peu lourd mais sans plus) me voilà rassuré pour les échéances à venir en juin et en juillet. La place est anecdotique 138ème sur les 271 finishers, et une 55ème place en V1… Bah l’important était ailleurs et en décidant d’adopter la cool-attitude je ne peux être que satisfait et surtout ravi d’avoir participé à cette course qui a tenu toutes ses promesses. Gilles, qui m’avait fait une fausse joie quelques kilomètres plus haut, prend la 32ème place en 3h06. Je salue aussi la perf de Seb (bon il n’est pas du groupe mais on aime bien le voir souffrir quand il vient nous voir sur les PPG, bon là ça fait longtemps quand même qu’on ne l’a pas vu !) qui fait 2ème en 2h36 ! Belle !!!
Place maintenant à un peu de récup (entendez par là binouzes en attendant le podium d’Isa) s’en suivra un super cassoulet chez mon Oncle et ma Tante histoire de conclure cette belle matinée.
Côté prépa, il n’y a plus qu’à placer du volumes et du qualitatif jusqu’au Grand Raid de Camargue, ce qui risque d’amener quelques changements dans le calendrier des courses préparatoires à venir.
To be continued …
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