Samedi 20 février 2016 : Rendez vous est pris avec Arthur et Marsou devant la caserne de Carcassonne à 16h pour prendre la direction de Labruguière dans le Tarn et plus précisément même le petit hameau de St Hilaire. Après une heure de route St Hilaire de Labruguière … Nous voilà, prêt à affronter le trail de l’Oustalou à 19h et donc ce sera frontale vissée au front que nous nous élancerons sur les 23,5km du parcours joliment agrémenté de 1000m de D+. Comme on dit dans ces cas là : Yapluka !
Côté stratégie course elle est vite élaborée, Pour Marcelin c’est la boîte à l’arrivée, pas celle en sapin non (quoiqu’il a bien failli tellement il était entamé) non celle à trois marches, le podium. Pour Arthur on décide de partir ensemble et que chacun mène sa « life » quand ça lui chante. De mon côté, en vue des échéances futures, j’ai décidé de me caler sur un tempo convenant pour un 50km, interdit donc pour moi d’arriver caramélisé, sans pour autant partir faire une balade bucolique. 18h l’humidité, malgré un temps exceptionnel, commence à tomber entraînant avec elle un petit air frisquet. Niveau équipement le choix va être vite fait, des chaussures à bons crampons histoire d’adhérer dans les singles en sous bois, en bas un corsaire et en haut la question ne se pose pas T-shirt Quick dry VENTURI avec effet cyclone et veste thermique BLIZZARD, des gants, un tour de cou et hop le tour (pas celui de cou hein ?) est joué, en piste !
Petit échauffement en mode je reconnais le dernier kil au cas où Marsou serait à la bagarre c’est toujours bon d’appréhender les derniers hectomètres. Direction le checkpoint et nous voilà enfermés dans la cour de l’école du village à attendre l’heure du départ. Peu à peu les coureurs se massent et rapidement nous sommes plus de 300 prêts à partir soit pour le 13km soit pour le 23,5. Il ne va d’ailleurs pas falloir se laisser embarquer au départ, en effet les 6 premiers kilos étant communs aux deux courses ça risque de partir vite et dans la pénombre dur dur de voir qui fait quoi. 19h Bim au son de U2 le départ est donné au milieu des fumigènes.
Devant, le ton est donné et rapidement un gros peloton se détache. Avec Arthur nous adoptons un train de sénateur à 12km/h sur la première partie en faux plat montant, nous savons que jusqu’à 8km et des brouettes ça va grimper et que le dur est entre le 5,5 et le 7, donc il faut gérer. Petit à petit nous passons quelques concurrents qui, pris dans l’euphorie du départ, commencent maintenant à manquer d’oxygène. Vers le 4ème kil nous traversons un champs et là sur un passage, pensant la boue un peu plus meuble, je pose un appui où il ne fallait pas. Bilan mon pied gauche s’enfonce à mi-mollet (pas mimolette c’est un fromage) dans ce que je qualifierai comme étant un mélange de boue, bouze, vase… Bref content le Benoît ! Je me dit que ça va sécher rapidos de toute façon et que du coup j’ai gagné une demi balnéo.
Nous attaquons maintenant une piste et ce genre de côtes en faux plat montant me va parfaitement, avec Arthur notre rythme est très régulier et du coup nous montons sans aucun soucis. Et puis voici le sous bois qui s’offre à nous avec ses premières difficultés. Devant un joli petit mûr orné de pins affichant à la pesé un bon petit 20%. Fidèle à ce que je me suis fixé au départ, hop là … on bascule à la marche et on ne se met pas dans le rouge. Arthur lui s’en va vers d’autres cieux et me voilà en mode rando-accélérée pendant 500 bons mètres. En parlant de mètres est ce que vous connaissez l’unité de mesure de la musique de merde ? C’est le « Mètre Guims »… Bon ok on reprend !
C’est fou ce que ma Zawa peut me manquer quand même dans ces cas là, d’une part parce que faut dire ce qui est elle m’aide bien dans les bosses, mais en plus 15 jours après le Forest Trail fait ensemble et en symbiose, j’ai un peu la nostalgie. Le paysage, éclairé par la pleine lune et la frontale est grandiose, il y a des passages où tu te sens tout petit tant tu es emprisonné dans une épaisse forêt et d’autre où tu te prends pour un géant en surplombant toute la vallée Mazamétaine. Supers contrastes et supers sensations !
11ème kil un ravito bien sympa est le bienvenu, en même temps il me permet de voir que j’embarquais dans mon sillage pas mal de monde, et du coup me voilà un peu coincé dans la descente de près de 2km qui suit. Au bout de 400 mètres après plusieurs tentatives de dépassement infructueuses pour cause de bouchonnage, je sors du single et cours à côté… Ouf ça passe, sans se faire mal et au moins je peux aborder certaines parties techniques en envoyant un peu du bois et en me faisant plaisir. C’est un régal cette descente, attention toutefois à certaines zones recouvertes de 20 à 30 centimètres de feuilles masquant quelques galets et autres cailloux, il faut rester gainé !! Place maintenant à un slalom de ruisseau, un peu de marche, puis se présente la dernière difficulté.
Pour l’instant au bout de 15km je ne ressens ni courbature, ni essoufflement, et j’essaie d’intégrer ces allures histoire de pouvoir les ressortir sur du plus long ultérieurement. C’est donc en marche rapide que j’aborde ces 1500 mètres et sa pente à 14% en sous bois. Derrière pas grand monde, seules une paire de frontales suivent à une bonne 50aine de mètres, devant, idem un ou deux coureurs m’ouvrent le chemin à une trentaine de mètres. Les appuis par moment sont fuyants, mais quelque chose commence à me gêner, j’ai plein de petits cailloux dans ma chaussure gauche. En effet la boue en séchant s’est matérialisée en une multitude de petits gravas. Un instant je me pose la question à savoir si je m’arrête ou pas histoire de tout vider. Mais la boue sur la chaussure a bien durcie et je risque de galérer à l’enlever et à le remettre… Tant pis, et puis pour l’instant ce n’est pas non plus une trop lourde croix à porter.
Tiens en parlant de croix, en voilà une (quelle transition) et toute éclairée, il s’agit là du haut d’un calvaire. Comme à l’accoutumée je me pose la question de savoir quels ont été les derniers mots de Jésus sur cette croix… Et là la réponse me vient illico à l’esprit, comme un flash, « Vite un clou, je glisse » …. Hummm hummm, bon n’empèche qu’en étant là, je sais où je suis… Tout en haut, et que donc ben étant au 17ème, Il n’y a plus qu’à descendre (enfin quasiment). Peu à peu je dévale la piste et enregistre mon kil le plus rapide un petit 3’44 des familles, c’est bon ça ! J’adore ces sensations de vitesse dans la nuit et le petit bonus grisant c’est que je ramasse une grosse dizaine de concurrents. Par contre les mini-cailloux dans la chaussure bougent de plus en plus, régulièrement ils se calent entre mon gros orteil et la bout de la chaussure, parfois sous la plante, ce n’est pas très confortable mais inutile de s’arrêter maintenant… On serre les dents et hop Let’s Go !
Une petite bosse, je me remets à la marche, ah tient les adducteurs me rappellent qu’ils sont là en se contractant de manière un peu douloureuse, je repars à la course et ça disparaît ! Une dernière descente et Bim bam boum … Me voilà sur le car podium passage obligatoire de tous les coureurs. Je retrouve Marsou et Arthur, Arthur est arrivé 2′ avant moi un point de côté l’a géné sur les derniers kilomètres, et Marsou est arrivé à la première place (ça c’est top du top) avec 1′ d’avance sur le second mais surtout un chrono canon d’ 1h56… Il est entamé le Marsou mais il y a de quoi !!! Bravo !!
Coup d’oeil à ma montre 2h42′ et une 43ème place… Mais au delà de tout ça, la patate !!! Aucune douleur (un peu au pied gauche mais uniquement à cause des cailloux), le cardio impec !!! Bon ben même si je n’ai pas besoin de trop récupérer direction la salle de repas où nous attend un super Fréginat à la mode tarnaise et un petit millésime du coin… Récup 20/20 !!! Un conseil si vous venez courir l’an prochain… Restez manger !
Merci à tous les bénévoles présents sur le parcours qui ont eu à chaque fois un mot d’encouragement et ils étaient nombreux (90 au total sur le tracé) ça fait du bien ! Bravo pour l’accueil et la gentillesse de tout le monde, ce n’est que sourire aux lèvres que tout le monde vous parle, ce fut vraiment un régal et un plaisir que de partager ces moments.
Direction la semaine prochaine vers les montagnes ariégeoises, sur le trail de la Courbière sur lequel je prendrai part le dimanche en compagnie de Zawa cette fois !!! 11km et 700 de D+ nous attendent en mode CaniTrail !! On va travailler les bosses ensembles. Prépa TDM activée pour l’occasion.
To be Continued…
Je me permets de faire un petit aparté et en même temps de faire un clin d’oeil à ma Mamie qui du haut de ses 90 printemps à choisi samedi dernier, pendant que je participai aux foulées nocturnes de la Montagne Noire, pour nous quitter. Gros bisous Mamie.
To be Continued…
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