Dimanche 16 août 2015 : « Voilà, c’est fini – On a tant ressassé les mêmes théories – On a tellement tiré chacun de nôtre côté – Que voilà c’est fini ! » Là voilà la dernière étape du TDM 2015 et c’est avec une certaine tristesse que Zawa et moi nous dirigeons vers la ligne de départ. Bien sur il fallait bien que ça s’arrête, dans quelques instants nous partirons pour notre 10ème étape consécutive et pour son 2ème TDM complet avec moi, Zawa a une fois de plus été parfaite. Bien entendu elle a accusé la fatigue par moment, mais elle a toujours donné tout ce qu’elle pouvait envoyer. Je suis bien fier de son parcours et surtout de la complicité que nous avons tous les 2. Pour l’instant, malgré ce mélange d’émotion, il faut juste penser à se faire plaisir sur la der des der et je sais que ma Zazaw est motivée.
Dans le sas de départ, je retrouve tous ceux avec qui cette année, Zawa et moi, avons été à la lutte et là aussi demain ça va faire bizarre de ne plus les croiser. 9h45 nous voilà dans les starts et Bim let’s Go ! Zawa démarre à balle tant et si bien que l’on manque de se ramasser dès le départ. Elle est motivée la belette, comme l’an dernier elle doit sentir que c’est la der, du coup oubliés les quadris douloureux des 3 courses de la veille, faut envoyer du steak ! Et du steak on en envoie, le premier kil est avalé à plus de 15km/h, d’ailleurs va falloir calmer la chose un peu car l’étape va être longue. Nous arrivons à la chapelle en ayant lâché les binômes partis dans notre vague. Maintenant il faut faire face à 1 gros kil de faux plat montant et à ce jeu là Zawa et moi habituellement on n’est pas dégueu. Et ça passe crème, Zawa tracte super bien et de mon côté j’arrive à maintenir une bonne allure. Peu à peu nous revenons sur bon nombre de binômes partis avant nous, le top !
Et puis nous voilà au pied du mur, et ce n’est pas qu’une image, devant nous, un single nous fait sortir de la piste, c’est maintenant qu’il va falloir bosser. Au sol de nombreux crocus semblent s’ouvrir sur notre passage pendant que la brume s’étale dans le ciel (il faut une âme de poète pour être canicrosseur, Ah, putain ! C’est essentiel ! Faut être poète bordel…). Juste devant nous il y a Lilian, et c’est à ce moment que ma Zawa fatigue, la pente est trop raide. Comme la veille au matin je verrouille mon regard sur les pieds de mon prédécesseur et Go on monte. Zawa a trop bien bossé jusque là pour que ce soit moi qui cède. Arrivés au ravito, tout en haut, nous n’avons rien cédé. Lilian repars quelques secondes avant nous et c’est parti pour 4km alternant plat, petites bosses et descentes sur de la piste.
Zawa s’est remise comme il faut dans son harnais, elle tracte à nouveau, de mon côté j’essaie de bien me caler. On avance vraiment bien à environ 4’10 » de moyenne et pourtant Lilian conserve son écart, lui aussi a retrouvé ses guiboles. C’est donc rivés à une quinzaine de mètres derrière eux que petit à petit nous reprenons encore d’autres canicrosseurs/seuses. A seulement 2km de l’arrivée nous tombons sur Jojo victime de points de côtés, je lui propose de l’eau, il décline, nous repartons, profitons de la vue sur l’Alpes d’Huez, et peu à peu le dernier single de l’arrivée se profile.
Pour la quatrième fois sur les 4 passages du monotrace menant à l’arrivée, ben je me ramasse une gamelle, j’en aurais pris quelques unes d’ailleurs cette année. Lilian devant a pris le large, mais pas grave on va juste essayer de finir en un seul morceau. Zawa comme d’hab tracte à bloc, moi je glisse, bref au bout du compte, grâce à un phénomène de gravité, nous voilà en bas. Et en bas, y a Isa ! Elle nous tend le drapeau bleu, blanc, rouge, mais alors que je m’apprêtais à savourer les 30 derniers mètres à la cool avec Zawa et le drapeau, je sens que derrière ça tape le sprint.
Habituellement peu fana des sprints pour les places d’honneur, là tant pis, c’est la der on va finir sur une bonne note et nous voilà, Zawa et moi, lancé comme sur un 400 !
Et ça passe ! Nous passons la ligne en 47″48 à la 96ème place, on a du regrapiller quelques places au général. Isa a sorti encore un chrono, elle boucle la dernière étape en 43’45 et se classe 59ème scratch de l’étape.
La ligne passée et la puce rendue, je m’isole un peu avec Zazaw. C’est terminé, il nous faudra attendre l’année prochaine pour revivre une pareille aventure. Zawa vient alors me faire un gros calin et on se repasse tous les deux le film du TDM 2015. Une fois de plus, on a tout fait ensemble, patte dans la main, près de 70km d’efforts communs, sans jamais regretter l’un et l’autre d’être là, ensemble, sur les pentes du TDM.
Nous rejoignons alors les autres, Dans 2 heures il faudra repartir avec Matthis pour sa dernière à lui aussi.
Comme les autres jours, petit repas, petite binouze et Go ! Nous voilà partis, Matthis, Jazz et moi. Une fois de plus le binôme fonctionne à merveille, tout au long de l’ascension Jazz tracte et du coup Matthis est en phase de course toute le long, simplement super. La ligne d’arrivée est proche, je lui tend le drapeau, et c’est seul avec son Jazzou, drapeau français au vent, qu’il franchit la ligne rempli de fierté. Et il y a de quoi il a bravé les 7 étapes d’un TDM avec souvent une météo hostile et des difficultés omniprésentes.
Pour clôturer cette édition 2015 du TDM rien de tel que la course baby, avec un Marin remonté comme pas deux. Zawa et lui nous font le parcours à bloc, j’ai beau retenir Zawa pour ne pas qu’elle le fasse voler, c’est Marin qui la double. Tel un sprinter il casse même en franchissant la ligne d’arrivée. Entre la persévérance de Matthis et la l’envie de Marin, je suis juste un papa très fier d’eux.
Entre temps les résultats sont tombés. Bilan de ce TDM une 85ème place au scratch général, place inespérée au vue de certaines de nos courses, même si je sais bien que l’essentiel est ailleurs je reste aussi un compétiteur et au final suis assez satisfait de cette position. Quand à Isa elle conclue à la 51ème place au scratch et surtout à la 4ème place sénior ! Superbe TDM qu’elle nous a sorti cette année.
Il est temps à présent de se rendre à la cérémonie de clôture, de dire au revoir à tous les potos et d’éviter d’être trop triste que l’aventure 2015 se termine. Mais je sais qu’Yvon et toute son équipe vont nous concocter une édition 2016 encore mieux ! Yvon si tu me lis… Garde moi un dossard pour l’an prochain et encore bravo et merci à toi et à ton équipe pour ces sensations, ces émotions, ces paysages, ces moments humains et canins que l’on ne trouve nulle part ailleurs ! Merci !
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