Jeudi 12 août 2015 : Et oui déjà la 6ème étape du TDM à Villard-Reculas, la dernière avant de se poser complètement à Auris, dernier matin donc à faire de la route pour rejoindre le lieu de départ. Comme la veille je retrouve Vincent qui sera pile poil dans la même vague que moi. J’appréhende cette étape, car les autres années elle ne m’a jamais réussi alors qu’à contrario, pour moi, il s’agit d’un des plus beau panorama du TDM et c’est peu de le dire, le paysage est grandiose. Je me prépare psychologiquement à passer les 6,5km du parcours pour le mieux, mais ça va être assez compliqué, mon psoas commence à s’enflammer et à rester tendu comme une arbalète. Bah on verra bien…
Comme d’hab, Isa part 10 bonnes minutes avant Zawa et moi, de mon côté j’ai du mal à rentrer dedans, mon échauffement est du coup un peu décousu, j’ai, comment dire la sensation, que je vais en prendre plein les yeux, mais aussi plein les cannes. En clair je ne suis pas très fricot ! L’heure avance, nous nous glissons dans notre couloir, Et là ma Zawa commence à montrer des signes d’impatience, le top, elle est pressée d’en découdre. Et bim nous voilà partis, avec une Zazaw des grands jours, ça a beau être sa 6ème course, on dirait qu’elle ne s’est pas défoulée depuis une semaine, c’est juste le top. De mon côté j’oublie que le psoas commence à papilloter et ça envoie du steak.
Sortis du goudron, nous voilà sur une longue partie à peine vallonnée, mais qui est en dévers. L’an dernier je m’étais fait ma cheville gauche sur cette partie qui constituait l’arrivée. Cette année ma cheville fragile, la gauche, est en haut et du coup j’appréhende beaucoup mieux le tracé. Prudence tout de même lorsque nous attaquons le dévers dans l’herbe à vache car de nombreux trous jonchent le sol, et, évidemment ils sont planqués, bah sinon c’est pas marrant. Mais bon, ça passe et cette première partie que je craignais un peu par rapport aux chevilles est bouclée sans bobos. Maintenant ça va se corser, il va falloir passer en mode grimpette pour rejoindre le lac, tout là haut, là haut… Et là haut ben ce sera pas fini faudra grimper encore au dessus, ça en fait hein de la grimpette ?
Ma Zawa est toujours au top, d’ailleurs j’allais attaquer un petit débat philosophique avec elle à propos du désir et de l’envie, quand au final je lui balance un « C’est bien ma Zawa ! » et elle continue à appuyer comme au début de la course. Du coup malgré quelques phases de marche, l’ascension vers le lac se fait un peu en mode éco pour moi, j’essaie vraiment de me caler sur son effort et maximise au mieux les temps de courses. Et, quand nous arrivons au lac, contrairement à de précédentes étapes, nous n’avons quasiment rien perdus et nous avons même repris quelques binômes. Nous nous dirigeons vers le lac afin que Zazaw puisse s’hydrater, elle prend son temps, rentre même dans l’eau, elle qui d’habitude n’aime pas trop ça, je vois presque le moment où elle va me sortir son Tahiti douche et puis nous voilà repartis.
D’entrée de jeu je m’aperçois qu’il y a quelque chose qui cloche, Zazaw a perdu toute envie de repartir. J’ai beau lui lancer des « Allez, Devant ! » ou encore des « Go, Go, Go ! » rien n’y fait, au mieux elle est devant, avance en marchant sans traction, au pire, elle se retourne vers moi, viens me voir et se remet en mode Corse (Chers amis Corses ne me plastiquez pas le site, il s’agit là d’une image, un expression !). Je lève la tête et devine vers le sommet les autres concurrents. Que ça va être long ! Il y a au moins deux kils bien raides devant nous. plusieurs binômes nous doublent à présent. Je fais ce que je peux pour rebooster Zawa, mais rien n’y fait, elle ne sourcille même pas quand je lui lance : « Le dernier arrivé est fan de David et Jonathan ! », c’est pour dire.
Le fait que Zawa ne tracte plus du tout a relégué le moral au fin fond des oubliettes, je n’ai même plus envie de forcer, et pourtant je me force à grimper, c’est de plus en plus dur, heureusement « a m’en donné » quand tu as bien grimpé, tu descends. Mais là encore le plan à un accroc, c’est maintenant mon psoas qui tire et m’empêche d’allonger, alors que Zawa, elle, a retrouvé du tonus. Je passe un kilomètre vraiment difficile à serrer les dents car à chaque foulée un poil désaxée je me ramasse une décharge sur le muscle. De toute façon il va falloir remonter, nous n’avons même pas eu le loisir de récupérer que derrière il faut remonter, oh ça n’a pas l’air long comme partie, mais non de non qu’est ce que ça grimpe. On se remange un bon vieux mur des familles. J’ai beau mettre le cerveau en mode éco, ça pique quand même. Et voilà la dernière partie, 2,5km de descente. J’y vais très doucement au départ et bizarrement je me rends compte que la douleur au psoas s’est dissipée, va comprendre ! Peu à peu j’allonge, bascule au dessus des 15km/h, ça tient ! On reprend même quelques binomes, dernier kil Zawa me rebalance de la traction, derrière je passe la sixième et malgré la technicité de la fin du parcours nous bouclons le dernier kilo en 3’26, bon j’ai plus de quadris en passant la ligne d’arrivée et me jette dans la fontaine afin de refroidir le psoas qui recommence à lancer. On a un peu limité la casse de la mi course.
Bilan, bon c’est quand même pas génialissime, 45’05 et une 117ème place, on recule un peu au classement mais les écarts ne sont pas si énormes que ça, sauf Charlotte, Lilian et Théo, qui, sans pitié, nous ont collé 2′. En 39’45, Isa, accompagnée d’Ithane, a encore réalisé un super parcours, elle se classe à la 59ème place au scratch de l’étape.
Une Binouze, ou même deux car la première à pris du plomb dans l’aile lorsque l’hélico de la sécurité civile a décidé de venir récupérer un blessé en se posant à quelques mètres. Impressionnant d’ailleurs de voir comment le pilote a posé son engin sur un timbre poste. Petit repas et nous voilà repartis, Matthis, Jazz et moi pour leur course. Le départ se situe 3km plus loin, et bien sur à pied déjà ça pique, mais quand on s’est retrouvé pil’poil au départ, aïe caramba ça va m’achever. En effet le départ se fait au pied d’une côte de 900 mètres bien rugueuse.
Matthis et Jazz partent à balle et je peine réellement à les suivre, c’est vraiment essoufflé que j’arrive au sommet derrière eux, heureusement la deuxième partie c’est le fameux chemin en dévers dans l’herbe à vache. Matthis se tord un peu les chevilles, mais une fois la confiance reprise se relance et il termine à bloc avec son Jazzou. Mais que ce fut dur… Pour moi !
Devant moi, maintenant s’ouvre une petite fenêtre de repos puisque la prochaine course ce sera la nocturne demain à Auris, donc Youhou ! une trentaine d’heures de récup, ce ne sera pas du luxe. Le psoas semble s’être un peu calmé, pas d’entorse aux chevilles, un petit massage de récup sur les guiboles et demain avec Zawa pour notre 7ème étape on va sortir les watts à la fois sur la frontale mais aussi dans les bosses, enfin… On va essayer !
To be continued …
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