Mardi 11 aout 2015 : 6h et quelques du matin… Parmi les principes fondamentaux de l’univers il y a la loi de la gravité. Par conséquent si la veille ta tente comme un gland tu as planté, l’œil de la nuit de fortes chances tu as de ne pas fermer. Bon j’abuse, entre deux glissades sur le matelas j’ai du me poser au moins 3 bonnes heures. C’est donc, un poil fatigué que j’émerge de la tente en cette belle matinée. Premiers pas dans l’herbe humide et les jambes sont biens lourdes, les deux courses de la veille m’ont bien entamé. Et puis il y a cette histoire de KV dont m’a parlé Yvon la veille qui me trottine dans la tête.
Il y a un mois quasi jour pour jour, avec le groupe, nous avions participé aux championnats de France de Kilomètre Vertical où Isa avait d’ailleurs pris la 3ème place chez les séniors. Bref, est-ce ça qui a donné des idées à Yvon ou avait-il déjà prémédité son coup ? Le fait est que hier, lorsque je lui demande des infos sur ce nouveau parcours, il me dit que le début c’est « un peu » comme un KV, Aïeeee ! En regardant le profil sur le net effectivement le départ c’est 1,8km pour 400 de D+, par conséquent c’est en terme de déclivité pas « un peu » comme le KV, non … C’est pire ! Et quand je sais comment j’en ai bavé à Aulus et pire à Orlu, si je rajoute mon manque de sommeil et ma fatigue, je ne vois que 2 solutions, la première j’appelle ma Mère pour qu’elle me fasse un mot de dispense du style, le petit Benoît est un peu souffrant…, non ça ça ne marchera pas, ou bien, j’y vais, mais j’ai peur !
Avant de partir je ne dis pas à Zawa qu’elle va devoir se farcir un boulet ce matin, je préfère lui laisser la surprise. On va tranquillement se positionner vers le départ, Isa est partie bien tôt ce matin et bien motivée par sa belle place de la veille. Michel nous appelle, on se glisse dans un couloir aux côtés de nos 4 compagnons de départ, et Bim c’est parti ! Zawa envoie du steack et je dois dire que sur les 300 premiers mètres je suis bien, ah peut être qu’il ne s’agissait que de mauvaises appréhensions et sensations. Nous rentrons alors dans le sous bois, et là le Mûr avec un grand M comme dans « Et Merde » !!! Ou encore comme dans « et Maintenant que vais je faire » !!! Parce que là d’entrée la sanction est tombée, pas de jus pour deux sous, heureusement que ma Zawa en a pour deux, sans elle ce jour là je crois que j’aurai peut être songé (pas fait mais j’y aurai pensé) à faire demi tour.
Par moment certains me doublent comme Mag qui me jette un « Tu nous reprendras dans la descente », Mais je sais déjà que les guiboles auront du mal à se relancer derrière une telle montée. Parfois un coup d’oeil au GPS achève de me démonter, la distance augmente un peu à la façon d’un schtroumpf qui soufflerait sur le Queen Mary pour le faire avancer. Par moment la pente est tellement raide que je dois lever le nez pour ne pas qu’il racle le sol, mais lever la tête ainsi, me fait voir aussi les autres binômes qui, pourtant bien plus hauts, n’en finissent pas de monter. Maintenant ce sont les mollets qui semblent en mal d’affection et qui commencent à s’agiter. La crampe aux quadris n’est pas loin non plus, c’est dur, c’est long et pourtant j’essaie de jeter mes dernières forces dans cette ascension car Zawa est en train de faire un effort magnifique, c’est elle qui me hisse tout en haut alors que derrière elle a un poids mort.
Enfin le sommet, 1,8km de galère enfin effacé. Les premiers mots qui me viennent en tête à ce moment là sont les derniers de Jesus sur la croix « Jean, de là haut je vois ta maison » enfin il me semble que ce sont ses derniers mots. Zawa se réhydrate et nous amorçons la descente, la même que la veille avec un kil de moins. Normalement ça devrait être pour moi, mais non, le premier kil se fait dans la douleur. Heureusement j’arrive à relancer sur les 3 derniers en passant à 3’45 de moyenne, moins vite que la veille mais les jambes sont un peu revenues. Celà dit je sais que j’ai perdu trop de temps sur les deux premiers kil et la descente ne nous a pas permis de reprendre beaucoup de monde, la sanction va être sévère à l’arrivée.
Et l’arrivée, enfin, la voilà, l’arche passée je félicite ma Zawa et descend rapidement vers la rivière, histoire de faire un peu de cryo.
Bilan 43’20 et une 125ème place, on reperd allègrement les places chèrement acquises la veille et ce, malgré une super course de Zawa. En revanche la première bonne nouvelle vient d’Isa, elle boucle le parcours en 37’49, s’adjuge la 50ème place au scratch mais surtout la 3ème en sénior, et au cumul des deux étapes de St Colomban la voilà à la deuxième place sur le podium de l’étape, le top. Je suis malheureusement trop cramé sur le moment pour apprécier cette médaille à sa juste valeur, mais avec le recul je me dis que c’est vraiment là une sacré perf.
Vient ensuite le démontage de la tente, et le repas, car à 13h45, « same player shoot again » avec Matthis et Jazz sur le parcours inverse de la veille.
A ce moment là je ne sais pas encore comment je vais faire pour repartir. C’est Matthis qui par son enthousiasme à vouloir dompter ce nouveau parcours, qui pourtant s’annonce rugueux, qui me donne un peu de jus. Et nous voilà en route vers la ligne de départ. Jazz part, comme à chaque course, à bloc et sur le kil quasiment plat qui nous emmène en bas du monotrace il envoie encore du steak. Matthis tient bien le coup et de mon côté, 2 mètres en arrière, je subis déjà.
Arrive le monotrace bien abrupt descendu la veille, Matthis encourage son Jazzou et ne lâche rien, malgré la chaleur ils avancent fort tous les deux et à l’arrière, j’essaie de ne pas montrer que plus bas j’ai déjà du perdre un poumon et un quadri. Heureusement mon calvaire est atténué par leur plaisir et quand la descente arrive, je savoure ce moment où je vois que Matthis est fier de ce qu’il vient de réaliser. 2km plus bas c’est l’arrivée, une journée bien remplie qui, sur le plan sportif, se termine.
Super fier de Mon Matthis qui d’étape en étape ne lâche rien, quand au podium d’Isa là aussi une grande joie et beaucoup de fierté. Nous attendons maintenant son podium, remise des médailles et Go ! Retour vers Auris.
Cette fin de journée et le fait de savoir que demain c’est « mon » étape me redonne du tonus, il en faut car là pour l’instant c’est 1h30 de route, mais ce soir mon petit Marin nous rejoins pour la suite du TDM, Yes, ça va dégommer !
Demain l’étape c’est Allemond et là, si les jambes le veulent, j’ai de quoi me faire plaisir.
To be continued …
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