Lundi 10 août 2015 : 5 heures du mat réveil à Auris, fin de chargement de la voiture et départ pour 2 jours de courses en mode camping à Saint Colomban des Villards, de l’autre côté du célèbre Glandon. Dans la voiture Isa et Matthis comatent un peu, et moi je stressouille un peu d’être à la bourre. Au final nickel, arrivés pile à la bonne heure, les potos nous ont aussi gardé une place de parking et de camping, nickel, on se prépare et on montera les tentes après la course.
Ce matin, départ en Mass-Start pour « la » plus longue course du TDM, au programme 12km et 470 de D+. Mais l’an dernier j’avais bien aimé ce parcours, non pas que ce soit forcément le plus beau en terme de paysage, non, c’est que le profil me correspond mieux. En effet les 4 premiers kilos se font sur une piste forestière avec une pente régulière et pas abrupte, puis vient un monotrace en sous-bois un poil plus technique, et enfin le bonheur, 5km de descente à prendre à balle sans se poser de questions.
Il s’agit donc de la 3ème étape et c’est marrant, les groupes se forment, on commencent à se retrouver un peu les mêmes aux mêmes heures sur les vagues de départ. Pour ma part Jojo, Vincent, Neil, Mag et Charlotte font souvent partis de mon entourage matinal, c’est un des charmes du TDM, tu te tapes la bourre pendant 9 jours mais au final tu ne te bats que contre toi même car tu prends plaisir à retrouver tes adversaires avant, pendant et après la course, c’est difficile à exprimer, le TDM il faut le vivre pour le comprendre.
Mais revenons à nos moutons, Petite balade de Zawa faite, on se dirige vers le départ, 3 vagues de 40 vont se succéder à 1′ d’intervalle chacune (et 4 autres une heure après), Isa est dans la 2ème, Zazaw et moi dans la 3ème. Dans le sas la tension des toutous commence à monter, Bim la première vague décolle, puis la seconde et enfin ça y est on est lâché, c’est parti mon kiki ! Dans un premier temps j’essaie de me placer pour ne pas m’enchevêtrer dans la jungle de longes qui est en train de se former devant moi. Devant moi une chute, il y a Pierre dedans, ça se relève, on repart, ma Zazaw est bien, on accélère, on passe la première difficulté en se dégageant un peu du gros du peloton, et enfin on attaque la piste…
Mes jambes répondent plutôt bien et ça c’est bon signe, on attaque par un petit faux plat montant et je commence à me mettre la tête dans le guidon, inclinée vers le bas, en mode Tchétchène qui ne réfléchit plus trop. Hop, Zawa s’arrête en plein milieu, Pause caca, et Zou 30 secondes plus tard, après un bouzin déposé en plein milieu du chemin (désolé pour ceux qui sont passés après) nous voilà repartis. La pente se durcit un peu, mais nous trouvons notre rythme de croisière, bon ok c’est plus de la croisière du type troisième âge, mais ce tempo me satisfait, il me faut tenir comme ça jusqu’au ravito du 4ème et ce sera bon. J’aime bien cette configuration de course, je me retrouve seul avec ma Zawa et la course est régulière, perturbée par personne, c’est top ! De temps en temps je prend une gorgée de ma gourde, Zawa me regarde, je lui en propose, elle vient vers moi prend une lampée et feu, on repart.
On passe le 3ème kil sans encombre, quelques binômes nous dépassent, nous en reprenons d’autres, bref comme dirait Candide* « Tout est bien, tout va bien, tout va le mieux qu’il soit possible ». Et puis voilà le 4ème kil avec son ravito, je m’arrête, Zazaw file dans la piscine à toutou, trempe les patounes, boit un coup, me regarde et nous voilà lancés dans le single, sous les bois. Zawa me met une super tension, mais l’arrêt ne m’a pas forcément fait le plus grand bien, je suis à la marche, tant pis je dois avoir un peu moins de 2km à faire et certaines zones me permettront d’en garder sous le pied pour amorcer la descente dans de meilleures conditions. D’ailleurs à la marche nous ramassons quelques binômes, bon ok on se fait aussi ramasser par d’autres, ainsi va la vie dans le sous-bois de St Colomban. Et enfin, un peu comme à l’orée d’un tunnel, au bout du chemin la lumière. Bon et je peux vous dire que cette lumière, synonyme de descente, même si elle n’a rien de céleste, ça fait 2 étapes et demi que je l’attend !
On y est ! Devant nous s’offrent 5 kils de descente, et sur la piste en plus, il va juste falloir mettre ce qu’il faut de guiboles, bien veiller à ses appuis et feu ! Tel le nain devant l’urinoir, je dois placer la barre très haut !
Zawa se cale juste 1 ou 2 km/h au dessus de mon rythme, c’est parfait la longe est tendue juste ce qu’il faut, je prend appui sur la partie centrale de la piste, incline légèrement les épaules vers l’avant, prend bien garde à finir ma poussée, aller chercher mes appuis devant en plante… Paré au décollage… Et ça dévale ! Bilan un petit 3’28 de moyenne sur les 5 kils de descente, plus de 17km/h, au top ! Au passage nous reprenons un grosse trentaine de coureurs, puis on ralenti un peu (beaucoup même) sur la descente goudronnée bien abrupte qui nous amène sur la dernière ligne droite, et là 150 mètres au taquet pour passer sous l’arche. C’est fait on s’est régalé !
Je m’accroupis pour féliciter Zawa qui a été exemplaire tout le long et c’est là que mes quadris me disent « Ça va chier dans le ventilo ! », sur le coup je ne comprend pas trop ce langage, mais en me relevant ils me lancent des bonnes vieilles douleurs de derrière les fagots. Ça tremble, manque de cramper… Bref il faut vite que je marche, puis un bon trempage dans la rivière glacée et ouf ça passe.
Bilan de la matinée : 1h07′ et une 89ème place, bien mieux que les 2 précédentes étapes et surtout du plaisir. De son côté Isa réalise un grand coup, 59’13, 35ème au scratch et surtout la 3ème place sénior femme, si demain elle ne se manque pas il y a un grand coup à faire ! Pas trop le temps de trainasser, il faut installer le campement, et surtout déjeuner car à 13h45 il y a la course de Matthis.
Campement monté, repas vite avalé (avec une Binouze quand même prise avec un certain « Modération ») et nous voilà parti, Matthis, Jazz et moi vers le départ. C’est l’estomac un peu lourd (ça je risque de me répéter, mais dur-dur de re-décoller après le repas et la course matinale) que je m’élance à la poursuite de Jazz et Matthis qui sont partis comme des flèches. Ils avalent le premier obstacle (la fameuse pente goudronnée) avec aisance (non ce n’est pas une concurrente aisance) et derrière enchaine la même piste que nous le matin. Ça fait un peu long pour mon Matthis mais il encourage parfaitement son Jazzou qui lui met une bonne tension sur la longe. Puis arrivée après 2km de côte sur un single qui lui descend de manière bien abrupte. Là je m’intercale et sécurise les 700 mètres de descente. Enfin, après 1 bon kilo de faux plat, c’est l’arrivée. Une fois de plus Matthis a passé l’étape et m’a bluffé.
Maintenant, place à la récup, la vraie, pas besoin de bouger et de reprendre la voiture. Les deux courses du jour m’ont bien entamé, heureusement qu’il y a sur le lieu de campement quelques boissons de récup, une bonne douche et le soir un bon apéro-repas entre amis, le top ! Un peu comme le fetin à la fin de tout bon Astérix qui se respecte.
Mais demain, ce sera une autre histoire, va falloir se sortir les doigts et ne pas oublier ce que nous a dit Yvon « je vous ai soigné cette année les deux premiers kils sont digne d’un Kilomètre vertical ! » Bon ben y a plus qu’à essayer de se poser, parce que pour qu’Yvon dise qu’une étape est dure, c’est qu’elle est très dure ! Bonne nuit !
To be Continued …
* Je ne vais pas vous faire l’affront de vous dire qui est Candide, c’est juste que parfois j’aime bien mettre des *
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